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Niveau d’études bac +6 : quelle est la dénomination officielle ?

23 400 : c’est le nombre de diplômes supérieurs délivrés chaque année en France à des étudiants ayant validé au moins cinq ans d’études après le bac. Pourtant, derrière cette statistique se cache une réalité plus nuancée, où la frontière entre bac +5, bac +6 et titres équivalents reste souvent floue, même pour les initiés.

Le Code de l’éducation distingue deux voies principales pour accéder à un niveau d’études correspondant à bac +6 : le diplôme national de master et certains diplômes d’ingénieur ou de santé sanctionnant six années d’études post-baccalauréat. Plusieurs titres privés utilisent la mention bac +6 sans reconnaissance officielle équivalente. Le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) attribue au niveau 7 du cadre européen les diplômes validant cinq années d’études post-bac, mais le terme « bac +6 » n’est pas systématiquement employé dans la réglementation française. L’intitulé exact dépend du cadre légal, du type d’établissement et de la reconnaissance du diplôme.

Comprendre la classification des diplômes en France : du bac aux niveaux supérieurs

La hiérarchie des diplômes supérieurs en France suit une progression précise, pilotée par le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Huit paliers structurels s’y succèdent, débutant au niveau du brevet (niveau 3) pour culminer au doctorat (niveau 8). À chaque échelle correspondent des connaissances validées et des compétences certifiées par des instances reconnues par l’État.

Pour mieux saisir cette organisation, observons comment s’organisent les principaux diplômes dans ce cadre de référence :

  • Le niveau 6 englobe la licence, ses déclinaisons professionnelles, le bachelor, le BUT, le DUT, le master 1, et de nombreux autres titres spécialisés (comme le DEES, le DNTS, le BBA ou certains diplômes supérieurs de musique et d’art).
  • Obtenir un diplôme inscrit au RNCP garantit la reconnaissance officielle de son cursus, et simplifie la mobilité académique ou professionnelle entre la France et d’autres pays européens, via le système des crédits ECTS.

Le RNCP opère une séparation nette entre les diplômes d’État, orientés vers une formation universitaire, et les titres RNCP qui valident un ancrage professionnel. Ces titres s’obtiennent par divers chemins : formation initiale, continue, VAE (validation des acquis de l’expérience) ou VAP (validation des acquis professionnels). Depuis le décret du 8 janvier 2019, cette architecture a gagné en clarté, renforçant le lien entre certifications et formations universitaires.

Le parcours classique des études supérieures suit l’échelle suivante : BTS (bac +2, niveau 5), licence (bac +3, niveau 6), master (bac +5, niveau 7). Mais le niveau 6, secteur charnière, rassemble une diversité impressionnante de parcours, universitaires comme professionnels, accessibles dès l’obtention du baccalauréat par divers dispositifs. La reconnaissance par l’État demeure un critère clé pour bâtir un accès solide au marché de l’emploi ou passer les concours de la fonction publique.

Quelle est la dénomination officielle du niveau d’études bac +6 ?

Dans le jeu complexe des diplômes hexagonaux, le niveau bac +6 a vu émerger une dénomination précise : le Mastère Spécialisé (MS). Créé en 1986 et développé sous l’impulsion de la conférence des grandes écoles (CGE), ce titre vise des diplômés posant déjà un parcours solide : détenteurs d’un bac +5 principalement, parfois d’un bac +4 enrichi d’une expérience professionnelle. L’objectif ? Se spécialiser dans un domaine à forte valeur ajoutée, en adéquation directe avec ce que recherchent les recruteurs.

Au sein des écoles de commerce ou d’ingénieurs membres de la CGE, le Mastère Spécialisé doit répondre à des critères stricts qui font gage de sa pertinence auprès des employeurs. À ne pas confondre avec le grade de master délivré par les universités, ni avec le MSc (Master of Science), tourné vers l’international et adopté par de nombreuses écoles de management.

Quelques points clés pour définir le Mastère Spécialisé :

  • Il valide un niveau d’expertise avancé, reconnu comme équivalent bac +6.
  • La formation s’étend sur une année, à temps plein ou en alternance, mélangeant cours, projets en conditions réelles et stages en entreprise.

La mention bac +6 n’apparaît généralement pas sur le diplôme lui-même, mais elle s’inscrit dans les référentiels de la CGE et dans la dénomination officielle attribuée aux écoles accréditées. Ce subtil équilibre entre label institutionnel et valeur sur le terrain rappelle à quel point l’écosystème de l’enseignement supérieur français conjugue complexité et rigueur, toujours avec la reconnaissance professionnelle comme fil conducteur.

Homme avec diplôme devant un bâtiment universitaire moderne

Reconnaissance, équivalences et démarches pour valoriser un diplôme bac +6

Qu’il s’agisse d’un Mastère Spécialisé ou d’une qualification comparable, un diplôme bac +6 bénéficie d’une légitimité forte auprès des recruteurs. Son enregistrement dans les annuaires de la conférence des grandes écoles ou au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) atteste du sérieux de la formation et du niveau d’expertise atteint. France compétences, gestionnaire du RNCP, clarifie l’offre de certifications et distingue la nature professionnelle ou universitaire de chaque diplôme.

Pour valoriser ce niveau d’études à l’international, une attestation d’équivalence peut être obtenue auprès du centre ENIC-NARIC France. Cet organisme se base sur les standards européens pour faciliter la reconnaissance des titres hors des frontières françaises. Sur le territoire national, détenir un diplôme bac +6 permet d’envisager des postes stratégiques, particulièrement dans la fonction publique, où les concours de catégorie A ouvrent l’accès à des responsabilités d’encadrement.

Pour ceux qui visent une insertion professionnelle rapide ou une évolution vers davantage de responsabilités, les secteurs suivants tirent pleinement parti d’un bac +6 :

  • Commerce, gestion, marketing, ressources humaines, finance, ingénierie, droit, sciences, tourisme, art, sport… La plupart des domaines valorisent l’expertise et l’autonomie acquises lors de ce cursus.
  • En entreprise, bac +6 rime souvent avec spécialisation, capacité à piloter des projets et à assumer des tâches à haute valeur ajoutée, notamment vers le management intermédiaire.

Obtenir un diplôme d’État ou un titre RNCP ouvre aussi la demande de validation des acquis de l’expérience (VAE), une option pour faire reconnaître les compétences acquises en dehors du cadre purement académique. Pour engager de telles démarches, il convient de se rapprocher d’un organisme certificateur ou d’un établissement ayant le pouvoir d’homologuer ce parcours.

À une époque où les profils hybrides, les doubles compétences et les certifications s’enchaînent, le niveau bac +6 révèle une puissance redoutable pour quiconque souhaite franchir un cap. Ce diplôme trace incontestablement une première ligne sur le chemin de la spécialisation, sans toutefois figer le destin professionnel. Certains y voient une fin, d’autres le point de départ d’une trajectoire audacieuse.