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Le principal défi des élèves avec troubles d’apprentissage et solutions efficaces

8 % : ce chiffre, froid et précis, ne laisse aucune place au doute. En France, cela représente des milliers d’élèves dont le regard s’attarde sur le tableau, la main hésite sur la page, tandis que le reste de la classe avance. Les troubles d’apprentissage ne sautent pas aux yeux. Pourtant, leur impact se mesure à l’aune du risque de décrochage, du découragement, du sentiment de décalage qui s’installe, malgré des capacités intellectuelles souvent préservées.

La plupart du temps, ces difficultés restent mal comprises. L’élève s’enferme dans le silence, l’enseignant tâtonne, la famille s’inquiète. Pourtant, il existe des leviers pour transformer le quotidien scolaire et permettre à chaque enfant de progresser dignement.

Les troubles d’apprentissage : de quoi parle-t-on vraiment ?

On regroupe sous le terme troubles d’apprentissage une mosaïque de situations. Certains élèves, dès le primaire, se heurtent à la lecture, d’autres à l’écriture, d’autres encore à la logique mathématique ou à la capacité d’attention. L’intellect, lui, n’est pas en cause. Ces difficultés, répertoriées dans le manuel DSM, concernent près d’un enfant sur douze en France selon l’Inserm.

Derrière l’expression troubles d’apprentissage spécifiques, se cachent des diagnostics précis. La dyslexie complique le déchiffrage des mots, la dyspraxie perturbe les gestes du quotidien, la dyscalculie brouille la logique des nombres, la dysorthographie fragilise l’orthographe. Leur racine ? Un fonctionnement neurodéveloppemental atypique qui rend le système scolaire traditionnel inadapté.

Autre trouble fréquemment rencontré : le TDAH, c’est-à-dire le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. L’enfant se débat alors avec la concentration, l’organisation, parfois l’agitation motrice. Le repérage de ces troubles n’est pas toujours évident. Souvent, il arrive tard, après des années de doute et d’essais infructueux. L’évaluation, menée conjointement par le corps enseignant, les professionnels de santé et la famille, s’avère alors décisive.

Pour clarifier, voici les principales formes de troubles d’apprentissage que l’on rencontre à l’école :

  • Dyslexie : difficultés pour la lecture
  • Dysorthographie, dysgraphie : difficultés d’écriture
  • Dyscalculie : difficultés avec le calcul
  • Dyspraxie : difficultés de coordination gestuelle
  • TDAH : difficultés d’attention et/ou d’hyperactivité

Chaque trouble impose une vigilance accrue. Il ne s’agit ni d’un retard global, ni d’un simple manque de motivation. Dès lors, repérer ces profils suffisamment tôt et leur offrir un accompagnement sur mesure devient le meilleur rempart contre la spirale de l’échec et la perte de confiance en soi.

Pourquoi ces élèves rencontrent-ils autant de difficultés au quotidien ?

Les difficultés scolaires des élèves concernés se manifestent très tôt. Dès la maternelle ou le primaire, l’école, pensée pour une majorité, laisse peu de place aux profils atypiques. L’attention, la gestion du temps, la mémoire, la prise de notes : autant d’obstacles qui jalonnent leur parcours. Un élève avec trouble déficitaire de l’attention doit composer chaque jour avec des instructions en rafale, un environnement sonore chargé, des attentes implicites difficiles à décrypter.

À force de trébucher sur les mêmes pierres, la motivation s’effrite. Les remarques répétées, les notes qui peinent à décoller, érodent peu à peu l’estime de soi. Certains finissent par décrocher, convaincus qu’ils ne sont pas faits pour l’école. Les difficultés d’apprentissage dépassent la simple acquisition de connaissances : elles fragilisent la gestion des émotions, la capacité à demander de l’aide, à rebondir après un échec.

Pour mieux comprendre les obstacles rencontrés, il faut considérer plusieurs facteurs :

  • Une surcharge cognitive qui rend difficile la compréhension des consignes
  • Un rythme scolaire trop rapide pour leur mode de traitement de l’information
  • L’absence d’adaptations pédagogiques, qui accentue le sentiment de mise à l’écart

Dans la cour, le regard des autres peut devenir pesant. L’enfant qui peine à suivre ou à rester concentré attire parfois les moqueries, ou se retrouve isolé. La réussite scolaire de ces élèves dépend alors de la capacité de l’école à repérer ces besoins spécifiques et à y répondre avec justesse.

Professeure aidant une élève dans un centre éducatif

Des solutions concrètes et des astuces pour accompagner chaque élève

Pour soutenir les élèves avec troubles d’apprentissage, il faut miser sur l’alliance : enseignants, familles et professionnels spécialisés travaillent ensemble. Dans la classe, plusieurs adaptations rendent le quotidien plus accessible : supports visuels, consignes simplifiées, recours au numérique pour ceux qui peinent à écrire ou à lire.

L’évaluation des troubles d’apprentissage par une équipe pluridisciplinaire (orthophoniste, psychomotricien, neuropsychologue) permet de cibler les besoins réels et d’organiser un accompagnement précis. Ce diagnostic débouche généralement sur un plan d’aménagement personnalisé : temps supplémentaire lors des contrôles, accès à un ordinateur, désignation d’un tuteur ou d’un référent.

Quelques pistes concrètes facilitent l’intégration et la progression de ces élèves :

  • Intégrer des logiciels de dictée vocale pour ceux qui rencontrent des difficultés d’attention
  • Aménager des pauses régulières pour limiter la charge mentale, notamment pour les enfants très actifs
  • S’appuyer sur l’expertise des enseignants référents afin de suivre et ajuster les aménagements

Un dialogue ouvert entre parents et enseignants reste déterminant. Cerner les besoins, ajuster les exigences, reconnaître chaque avancée : ces gestes tissent la confiance et favorisent l’estime de soi. Les solutions les plus pertinentes voient souvent le jour grâce à cette écoute réciproque et à une volonté commune d’adapter l’école à la diversité de ses élèves.

Chaque enfant mérite que l’on cherche la bonne clé, celle qui ouvrira la porte de sa réussite. Rien n’est figé : derrière chaque difficulté persistante, une adaptation judicieuse peut tout changer.