Les écrans d’ordinateur soulèvent régulièrement des questions sur leurs risques et les moyens de s’en prévenir. Car si la lumière bleue est accusée d’avoir des effets nocifs sur l’œil, la fatigue visuelle est une conséquence fréquente et mieux connue. De nombreux lecteurs connaissent des maux de tête, des yeux rouges, des picotements ou encore une vision trouble à la fin d’une journée de travail.
La société américaine Gunnar a développé des lunettes qui limitent cette maudite fatigue visuelle. Les lunettes pour ordinateur se proposent d’apporter une légère correction pour faciliter la lecture, une augmentation des contrastes pour favoriser la netteté de l’écran, et une absorption sélective de la lumière bleue.
Le design
De nombreux modèles sont futuristes, mais la gamme bureautique est beaucoup plus sobre. Nous avons donc opté pour la Haus Onyx. Classe et élégante, c’est l’effet qu’elle nous a fait quand on ouvre la boite. Pas de quoi avoir peur de passer pour un geek devant ses collègues. La matière est légère et la construction semble d’excellente facture. L’attention se porte davantage sur ces fameux verres jaunes, une curiosité qu’on a hâte de mettre sur le nez.
Le port des lunettes
Et là tout devient jaune. L’environnement prend une teinte étrange. Déstabilisant de prime abord, on s’habitue rapidement à voir le monde en jaune. Et nous avons effectivement ressenti cet effet de netteté et de contraste : l’écran semble plus simple à lire. Difficile de définir précisément cette impression, mais nous l’avons bien ressentie. Ce sentiment a été partagé par deux autres cobayes, tout aussi surpris de l’efficacité du résultat. Selon nous, la réussite de ces lunettes doit beaucoup au confort de lecture.
Maintenant qu’on a les lunettes sur la tronche, le miroir est l’étape suivante. Nous avons regretté d’avoir ignoré les dimensions décrites, car la paire était un peu large pour notre visage. Les plus habitués d’entre vous s’orienteront facilement vers les formes qui leur correspondent le mieux. Gunnar propose de mesurer ses lunettes de soleil pour se faire une idée des dimensions recherchées. Pas bête. Bref, si vous n’avez jamais porté de lunettes, lisez bien le tableau des tailles et ne reculez pas devant un échange si c’est nécessaire.
Sur le long terme, nous devons avouer que nous sommes mal placés. Votre serviteur n’a pas de problème de fatigue visuelle particulière : difficile de se prononcer sur une évolution bénéfique à notre niveau. En tout cas, ces lunettes n’ont pas provoqué de fatigue visuelle sur les quinze jours de tests, c’est déjà un point notable !
Une légère correction
Les paires de Gunnar intègrent une légère addition de 0.2 dioptrie. C’est suffisant pour soulager l’accommodation des yeux et faciliter la lecture de l’écran : moins d’effort pour déchiffrer l’écran participe à la prévention de la fatigue visuelle. C’est le même principe que les lunettes de confort ou de repos, destinées aux personnes qui ont une vue normale. A noter que Gunnar propose également son concept pour les salariés qui ont des troubles de la vue, avec des corrections adaptées.
Le traitement des verres
Les verres sont traités contre les reflets et les éblouissements, bien pratique pour ne pas être gêné par des variations potentielles de luminosité. Les verres filtrent les UV, dont les recherches ont déjà démontré le risque d’inflammation de la cornée, de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DLMA) et de la cataracte.
Le sujet du filtre de la lumière bleue est plus controversé. Des études ont montré qu’un petit spectre de couleur tirant vers le bleu-violet pouvait favoriser la DLMA, tout comme le développement de la cataracte. Cette lumière n’est pas spécifique aux écrans artificiels puisque le soleil en produit naturellement. Un spectre de lumière bleue reste néanmoins nécessaire à notre organisme car elle participe à la régulation de notre cycle circadien et de notre humeur.
Certains scientifiques tempèrent la gravité du risque en notant que l’intensité des écrans est plus faible que le soleil. D’autres rappellent prudemment que les études actuelles ont été faites in-vitro, elles restent encore éloignées des conditions d’exposition quotidiennes sur les hommes pour en tirer des conclusions définitives.
Les lunettes Gunnar absorbent près de 70% de la lumière bleu-violet mais laissent passer 85% du spectre de la gentille lumière bleue. A vous de faire votre opinion sur la question et déterminer vos besoins sur la base de ces différentes sources.
Limitation du passage de l’air
Selon la marque, “le design des verres est fait pour limiter le passage de l’air près de vos yeux, augmentant ainsi l’humidité“. C’est un argument qui nous laisse perplexe : les yeux secs sont surtout dus à la concentration au travail qui limite les clignements des yeux ou à l’hygrométrie de l’air ambiant. Reconnaissons que cet argument n’est pas vraiment mis en avant par Gunnar et que ça n’enlève rien à la qualité des lunettes.
Pour quelle utilisation ?
Nous avons été conquis par ces lunettes qui offrent une réelle commodité. On retiendra surtout le confort de lecture qui apporte un bénéfice bien agréable. Elles sont destinées aux personnes qui travaillent longuement sur écran ou ceux qui souhaitent prévenir la fatigue visuelle. Consultez un ophtalmologue si votre première motivation est un problème de vue, cela peut être un défaut visuel. Quant au débat sur la lumière bleue, à vous de tomber dans la psychose ou non.
En dehors du travail, vous pouvez tout à fait porter ces lunettes chez vous devant votre télé, jeux-vidéo, smartphone ou ordinateur. C’est d’ailleurs justifié en soirée, où la lumière bleue des écrans peut perturber votre sommeil. En revanche, elles ne sont pas faites pour être portées en permanence, oubliez l’idée de les porter en voiture par exemple.
Le mot “prévention” nous semble particulièrement approprié, tant la fatigue visuelle ne se résume pas à un seul facteur, mais à une combinaison de plusieurs d’entre eux. Il est évident que ces lunettes complètent les bonnes pratiques traditionnelles d’éclairage des locaux et d’aménagements du poste de travail. Nous ne le répéterons jamais assez : bougez de votre poste le plus possible, à la fois pour varier les sollicitations de l’organisme mais aussi pour varier les environnements visuels.